Cette illustration remue beaucoup d’émotions quand je la regarde, car il y a une anecdote de ma vie personnelle qui y est directement liée. J’ai créé cette illustration alors que j’ai été prise par une angoisse, une peur et une immense tristesse de constater que je n’arrivais pas à exprimer mes pensées, mes sentiments, dans ma vie, tant sur le plan personnel que professionnel.

J’ai dessiné cette illustration dans un café de Bruxelles, en pleine pause de midi de mon travail. Je m’étais retrouvée dans une situation où on m’avait bien fait comprendre que je devais impérativement me mettre à dire les choses quand c’était nécessaire de le dire.

Or, et cela fait partie des thématiques du projet d’Aki, je fais partie de ces personnes dans le monde où il est très difficile pour moi d’exprimer verbalement ce que je ressens véritablement à l’intérieur de moi.

Il fallait donc que j’arrive à extérioriser ces émotions, toutes ces émotions dans quelque chose… J’avais avec moi mon carnet de dessin et j’ai commencé à dessiner Aki d’abord pour me calmer. Mais au fur et à mesure que je dessinais les traits sur ma feuille, je sentais que je tenais aussi quelque chose de particulier.

Je me revois dans ce café, dessiner, pleurer, dessiner et re-pleurer encore et encore… Le bruit de la salle, la foule des gens pressés devant moi derrière la vitre. Et tout cela, cela a donné cette illustration où on voit Aki pleurer à chaude larme. L’illustration originale au porte-mine dans mon carnet de dessin est d’ailleurs couverte de plein de mes larmes.

« Aki qui pleure », ce n’est pas l’illustration la plus joyeuse du catalogue, certes. Mais c’est une illustration très importante, car elle représente tout ce qu’Aki est pour moi : un petit être qui m’aide à m’exprimer et à me libérer de mes peurs et de mes angoisses.